Jamais il ne pleut... Osoi dessèche.

"Osoii-chaaan ! Tu trouves pas qu'il fait chaud aujourd'huuuui ?"

Si son bonnet-lapin parlait, il lui dirait premièrement de rester silencieuse. Après, il braillerait en disant qu'il fait toujours chaud à Suna. Tous les jours. Troisièmement, qu'il en a marre de sentir le même shampoing chaque jour.
Mais voilà, Osoi le bonnet était muet et forcé de suivre Haya où qu'elle aille.
C'est ainsi que la chuunin toute guillerette sautillait dans les rues de Suna, n'étouffant pas sous son manteau noir à la fourrure rose. Elle commentait tout ce qu'elle voyait de banal ou d'inhabituel, se récriait qu'elle n'avait jamais vu un beau temps pareil et chantait des berceuses puériles. Des berceuses, elle en avait besoin. Notre fillette suractivée courait presque; mais ce n'était pas de sa faute si elle n'avait rien à faire.

"Osoiiii, je m'ennuie, pas toi ?"

La sunanin allait demander à toutes les personnes qui n'avaient pas l'air lugubre si elle voulait jouer avec elle. Non, oui, notre fillette se faisait envoyer balader à chaque fois. Mais son optimisme éternel lui insufflait du courage; mais surtout de l'énergie.
L'ambiance ce jour-là était lourde, voire étouffante. Sa peau ne s'humidifiait même pas sous ses épais vêtements. Ses grosses chaussures en plate-forme ne l'empêchaient pas de courir et de sauter légèrement. Ses collants rayés attiraient le regard, par étonnement et surprise.

"Osoooi-chan, j'ai soif, on va s'arrêter."

Sans attendre l'accord silencieux du lapin inanimé, elle s'engouffra dans un espèce de bar mal aéré et s'assit bruyamment au comptoir. Sans remarquer le regard louche des autres alcooliques en ce lieu, elle leva le bras, l'agita et entonna haut et qu'elle voulait de l'eau glacée citronnée.
En attendant, elle parla à Osoi. Elle lui fit un rapport détaillé et précis sur l'étrangeté du lieu, ainsi que les regards noirs des autres clients. Elle faisait un boucan pas possible, à s'agiter en attendant sa commande et à sa plaindre de sa voix aiguë.
Quelqu'un osa enfin la déranger dans son doux délire. (Délire qui durait depuis sa naissance, sachons-le.)

"Tu veux pas la fermer ?"
"Haan, on t'a insulté Osoi. Défends-toi, usa-chaan !"

La réaction fut tellement ridicule et inimaginable qu'on abandonna.
Même la pile électrique qu'était Haya finit par se vider, et c'est presque en somnolant qu'elle reçut sa boisson. Elle était couchée sur le comptoir et bavait presque sur la table, les yeux mi-ouverts et marmonnant des choses inaudibles du genre "Osoi, va me faire cuire un gaaaateau... J'ai envie d'aller faire pipi..." Un peu en retard, elle se rendit compte qu'elle avait un verre rempli devant les yeux et s'empressa de le boire. On fut content de son silence pendant le geste anodin. Mais tout de suite après, elle se mit à se plaindre sur la température de cette eau; tiédie après un quart d'heure de sommeil éveillé, chose dont elle ne s'était pas rendue compte. Elle remarqua peut-être qu'elle dérangeait car elle se tut et fixa son verre d'un air renfrogné, très concentrée. On aurait dit... qu'elle... réfléchissait. Voyons, ne racontez pas de bêtises, Haya ne serait jamais capable d'un acte pareil. Les mains coincées entre son postérieur et sa chaise, elle se balançait vaguement sur le côté, très lentement. Elle gonflait sa joue en soupirait tout haut en laissant son regard collé au verre. Quelqu'un à côté d'elle, un peu agité, fit un geste avec le bras et fit tomber l'objet sur le côté. Acte qui la réveilla. Et qui l'énerva.
Elle arrêta tout de suite de se balancer et regarda méchamment son adversaire. Regards fight, commencez ! Ses yeux vairons fusillaient du regard sans qu'elle ne prête attention aux détails de ce visage. Elle ne cillait pas, ne souriait pas. Non, sa vie en dépendait, elle devait garder le regard accroché le plus longtemps possible. Son visage enfantin était risible, et de ce fait, elle fronçait d'un air offensé ses sourcils en pinçant ses lèvres d'un air comique. Oui, elel prenait ce combat immatériel très au sérieux.